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ABSTRACT: Introduction
De nombreuses manifestations cutanées associées au COVID-19 ont été décrites parmi lesquelles les engelures et les exanthèmes sont les plus fréquentes. Nous rapportons ici le cas d’un syndrome de Sweet survenant 3 semaines après le début d’infection sévère à SARS-CoV-2. Matériel et méthodes
Une femme de 51 ans était hospitalisée en réanimation pour une pneumopathie sévère à SARS-CoV-2 compliquée d’embolie pulmonaire. La PCR SARS-CoV-2 nasopharyngée était positive. Une anticoagulation curative, une antibiothérapie par ceftriaxone et rovamycine ainsi que de la dexaméthasone étaient introduits. Trois semaines plus tard, des papulonodules érythémato-violacés apparaissaient sur les membres supérieurs, le tronc et les cuisses. Elle n’avait pas de fièvre ni d’atteinte muqueuse. La CRP était à 186 mg/L sans hyperleucocytose. La PCR SARS-CoV-2 sanguine était négative mais la sérologie positive avec un index d’IgG à 7,96. La biopsie cutanée montrait un infiltrat dermique de polynucléaires neutrophiles, associé à un œdème du derme papillaire, sans vascularite leucocytoclasique confirmant le diagnostic de syndrome de Sweet. Il n’existait pas d’argument clinicobiologique pour une hémopathie ni pour une maladie inflammatoire du tube digestif. Le TEP scanner était sans particularité. On ne retrouvait pas de médicament imputable. Une corticothérapie par voie orale était introduite à 0,5 mg/kg/jour, avec une réponse spectaculaire, sans effet rebond à l’arrêt. Discussion
Une équipe turque (Taksin et al.) a décrit le premier cas de syndrome de Sweet lié au COVID-19. Les lésions cutanées étaient concomitantes aux symptômes respiratoires typiques. Nous rapportons ici le deuxième cas d’un syndrome de Sweet lié au COVID-19 survenant 22 jours après l’apparition des symptômes respiratoires. Chez notre patiente, il n’y avait pas d’argument pour une néoplasie, ni pour une atteinte inflammatoire digestive, ni pour une cause médicamenteuse. Le diagnostic de syndrome de Sweet post-infectieux lié au COVID-19 était ainsi proposé. L’infiltration du derme par des polynucléaires neutrophiles a été rapportée au cours de certains manifestations comme les éruptions maculopapuleuses purpuriques et les éruptions d’érythème polymorphe associées au COVID-19. Des séries d’autopsies de poumons de patients décédés en réanimation ont montré une infiltration neutrophilique assez importante. La sévérité de l’infection pourrait être corrélée à l’intensité de la réponse neutrophilique associée. Ainsi le syndrome de Sweet, même si très rarement décrit jusqu’à présent, pourrait être considéré comme un marqueur de sévérité de l’infection, à l’inverse des lésions d’engelures décrites comme étant un facteur de bon pronostic.
SUBMITTER: Berro S
PROVIDER: S-EPMC8603742 | biostudies-literature |
REPOSITORIES: biostudies-literature