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ABSTRACT: Introduction et but de l’étude
NutriCoviD30 est une étude nationale multicentrique apportant les premières données objectives observationnelles sur les symptômes, répercussions et interventions nutritionnelles, 30 j après hospitalisation des patients pour COVID-19. Matériel et méthodes
Après autorisation à démarrer l’étude de type 3 non interventionnelle (loi Jardé-NCT04365816) : détermination, à partir de la liste des sortants d’unités COVID, des patients à appeler 30 j après retour à domicile. Après information et non-opposition du patient, entretien téléphonique (avec aidant si besoin) pour recueil de données. Questionnaire comportant : informations sur séjour, poids et nutrition pendant hospitalisation, antécédents médicaux, symptômes ressentis de la maladie, évaluation de la prise alimentaire par échelle verbale/visuelle analogique SEFI® (Score d’Évaluation Facile des Ingesta), évolution du poids, alimentation et impact à 1 mois. Résultats et analyse statistique
Les patients inclus ont été hospitalisés entre le 2 mars et 19 mai 2020 dans 11 hôpitaux, répartis dans 6 CHU et 5 régions françaises. Les données de 403 patients (sur 945 potentiellement incluables) ont pu être analysées. Population : 63 % d’hommes, âge moyen = 62,2 ± 14,2 ans, IMC moyen = 28,8 ± 5,3 kg/m2. Vingt pour cent des patients vivaient seuls, 2 % en EHPA/EHPAD, 78 % à plusieurs. Durée médiane [interquartile] de séjour = 13 j [8 ; 20], dont 30 % de passage en réanimation (médiane = 11 j [6 ; 20]) et 26 % en SSR. Assistance ventilatoire : 20 % sans O2, 34 % avec O2 < 3 L/min, 27 % avec O2 > 3 L/min, 19 %intubation. Quatre-vingt pour cent avaient au moins 1 maladie chronique. Les médianes de SEFI® étaient de 2,5/10 [1 ; 5] au plus mal (T1) pendant durée moyenne 10 j ± 8 ; de 7,5 [5 ; 0] à la sortie de l’hôpital (T2) et 10 [8 ; 10] à 1 mois de la sortie (T3). Le SEFI® change significativement avec le temps : +3,5 [2 ; 6] entre T1–T2, +6 [3 ; 8] entre T1–T3. Le poids moyen était 83,4 ± 17,3 kg avant la maladie, 77,0 ± 15,8 kg à l’hôpital et 78,9 ± 15,4 kg à 1 mois de la sortie : soit perte de poids moyenne significative de 8 % du poids d’origine (−6,5 kg poids brut) durant l’hospitalisation et gain de poids significatif de 4 % à 1 mois après la sortie (p < 0,001). Cinquante-sept pour cent des patients font habituellement attention à leur poids (dont 40 % pour perdre) et 42 % à leur alimentation (dont 23 % restrictive ou « sans »). Parmi les patients qui n’ont pas récupéré leur poids à 1 mois, 62 % invoquent une raison volontaire. Vingt-neuf pour cent des patients ont été en contact avec un diététicien ou médecin nutritionniste à l’hôpital, 24 % après leur sortie. Quarante-sept pour cent déclarent avoir eu une alimentation orale adaptée, 51 % des compléments nutritionnels oraux à l’hôpital, 8 % à la sortie. On retrouve 14 % de nutrition entérale et 6 % parentérale. À 1 mois de la sortie, 4 % ont altéré leur alimentation, 16 % adaptée, 18 % équilibrée, 63 %retrouvé une prise alimentaire habituelle. Une très grande fatigue reste le signe persistant pour 34 %. Conclusion
Ces résultats vont permettre d’orienter les prises en charge, la prévention de la dénutrition et argumenter en faveur des recommandations des sociétés savantes.
SUBMITTER: Vaillant M
PROVIDER: S-EPMC8043367 | biostudies-literature |
REPOSITORIES: biostudies-literature