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ABSTRACT: Introduction
Le maintien de la continuité des soins dermatologiques pendant la pandémie COVID-19 a contraint les dermatologues à utiliser téléconsultation (TC) et télé-expertise (TLX). L’objectif de ce travail était d’estimer si l’implantation de la télédermatologie (TD) pendant la pandémie pourrait (ou non) compenser l’activité ambulatoire prédite en l’absence du COVID-19. Matériel et méthodes
Entre janvier 2019 et décembre 2020 l’activité présentielle, soit le nombre mensuel de consultations dermatologiques programmées (CDP) et de consultations non programmées d’urgences dermatologiques (UD) ainsi que le nombre de TC et TLX ont été recueillis au sein d’un service hospitalo-universitaire de dermatologie. Pour chacune des activités, un modèle ARIMA (modèle autorégressif et moyenne mobile) a été appliqué afin de prédire l’évolution d’une série temporelle complète (représentation de phénomènes variant dans le temps et prédiction de valeurs futures en fonction de valeurs précédentes). Pour confirmer que ces modifications étaient liées à la pandémie COVID 19, un modèle d’inférence causale a été effectué. Résultats
L’impact de la pandémie COVID 19 et des confinements sur l’activité d’un service de dermatologie est illustré dans la Figure 1 et le tableau 1. Pendant le premier confinement, on observe une nette diminution de l’activité présentielle : pour les UD, le modèle ARIMA et d’inférence causale montrent respectivement une baisse de 4472 et 4635 consultations entre mars et octobre 2020 (p < 0,001). Pour les CDP, on observe respectivement une baisse de 2720 et 2169 consultations (p < 0,001). Mis en place en mars 2020, la TC a permis de compenser partiellement cette baisse d’activité, sans influer de manière majeure en post confinement et pendant la deuxième vague, le nombre de consultations constaté tendant vers celui prédit, tout en restant dans la moyenne basse. Pour les UD post-confinement, le nombre de consultations constaté n’atteint pas celui prédit par le modèle ARIMA ou d’inférence causale : 1103 consultations constatées en juillet vs 1446 prédites par le modèle ARIMA. La TLX n’a été que très peu impactée par la pandémie. Discussion
Nos résultats confirment que la limitation aux activités essentielles/vitales en période COVID a entraîné une baisse d’activité drastique en CDP/UD, non compensée par l’implantation de la TD. À partir d’août 2020, la faible influence des TC suggère que les praticiens hospitaliers sont revenus à leurs habitudes (activité présentielle). Enfin, l’assouplissement des mesures sanitaires post déconfinement n’a pas entraîné un retour massif des patients aux UD, suggérant une modification des pratiques de consultations de la population. Une étude qualitative est nécessaire pour déterminer la cause de cette baisse d’activité. L’adoption de la TD en définissant les meilleurs scénarios d’utilisations reste essentielle afin de l’intégrer durablement en dermatologie.
SUBMITTER: Brehon A
PROVIDER: S-EPMC8603673 | biostudies-literature |
REPOSITORIES: biostudies-literature