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ABSTRACT: Introduction
Plusieurs manifestations cutanées satellites de la COVID-19 ont été rapportées ces derniers mois, notamment de multiples cas de pseudo-engelures (les « COVID-toes »), sans que le rôle direct du SARS-CoV-2 dans leur développement ait été formellement démontré. L’hypothèse la plus probable est celle de l’existence chez ces patients d’une réponse antivirale interféron de type 1 exacerbée, expliquant d’une part l’absence de manifestations cliniques de la COVID-19 et la négativité des tests sérologiques, et d’autre part le développement de ces lésions cutanées, similaires à celles observées dans les interféronopathies de type 1. Les quelques observations récentes de pseudo engelures post vaccinales supportent cette hypothèse : nous en rapportons un nouveau cas. Matériel et méthodes
Une patiente de 82 ans consultait en urgence pour des lésions palmoplantaires. Elle n’avait pas d’antécédents de syndrome de Raynaud ou d’engelures, n’avait présenté aucun symptôme général évocateur de COVID-19 et ne rapportait pas de contact récent. Ces lésions douloureuses avaient débuté 24 h après la première injection du vaccin à ARNm BNT162b2 (Pfizer), en dehors de toute exposition au froid. L’examen clinique retrouvait des macules érythémato-violacées acrales évocatrices de pseudo-engelures sans autre signe associé. Le bilan biologique standard était normal, le bilan auto-immun négatif (ACAN, cryoglobulinémie, cryogibrinogène). L’examen histologique) d’une lésion palmaire retrouvait un infiltrat lymphocytaire dermique dense(a) formant des agrégats péri-vasculaires(b), péri-sudoraux(c) et péri-nerveux, caractéristique d’engelures. L’immunofluorescence directe était négative. La recherche sérologique d’anticorps IgG anti-SARS-CoV-2 était négative mais positive pour les anticorps anti-Spike, évoquant le début d’une immunité vaccinale sans immunité préalable. La signature interféron sanguine était positive. Discussion
Des manifestations cutanées post-vaccins à ARN anti-SARS-CoV-2 commencent à être rapportées, au premier rang desquelles des réactions locales retardées et des réactions au point d’injection, mais également des éruptions urticariennes et morbilliformes. Quelques cas de pseudo-engelures ont également été signalés dans les jours suivant ce type de vaccination. Chez notre patiente, les caractéristiques cliniques et histologiques des lésions étaient indiscernables de celles des pseudo-engelures observées lors de la première vague pandémique. L’absence d’antécédents d’engelures et d’exposition au froid allait à l’encontre d’engelures classiques. Ceci, associé à la positivité de la signature Interféron sanguine de notre patiente, renforce donc l’hypothèse d’une origine immunitaire, plutôt que celle d’un rôle cytopathogène direct du SARS-CoV-2, dans le développement de ces lésions.
SUBMITTER: Karrakchou B
PROVIDER: S-EPMC8603677 | biostudies-literature |
REPOSITORIES: biostudies-literature