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Premier cas de pustulose generalisee induite par le vaccin anti-COVID-19


ABSTRACT:

Introduction

La distinction entre la pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG) et le psoriasis pustuleux (PP) peut être extrêmement difficile, car les deux se présentent comme des éruptions érythémateuses pustuleuses. Nous rapportons un cas exceptionnel de pustulose induite par un vaccin anti-COVID-19 (Pfizer-BioNTech).

Matériel et méthodes

Un homme de 64 ans aux ATCDS de psoriasis en plaques depuis 20 ans, était vacciné par le vaccin anti-COVID-19 (Pfizer-BioNTech). Quatre jours après, il a présenté une éruption prurigineuse au thorax, aux aisselles et aux plis inguinaux. À l’examen, il avait des placards érythémateux couverts de pustules non folliculaires superficielles de petite taille prédominant au tronc et aux grands plis. Il avait par ailleurs des plaques erythémato-squameuses essentiellement au niveau du sacrum et des genoux. Il n’avait pas de purpura ni de cocardes atypiques. Le signe de Nikolsky était négatif. Le prélèvement bactériologique des pustules était stérile. L’examen histologique cutané a montré des pustules sous-cornées accompagnées d’un œdème dermique et d’un infiltrat neutrophilique et éosinophilique périvasculaire. Il avait une hyperleucocytose à 12 000 avec des neutrophiles à 11 000/uL. Il avait également une insuffisance rénale aiguë. Nous avons évoqué le diagnostic de PEAG ou de psoriasis pustuleux induit par le vaccin. Il a été traité par dermocorticoïdes. L’évolution a été marquée par une desquamation cutanée au bout de sept jours.

Discussion

Le PPG et la PEAG partagent des similitudes cliniques et immunopathologiques rendant leur distinction peu aisée. À notre connaissance, il s’agit du premier cas dans la littérature de pustulose induite par vaccin anti-COVID-19. La PEAG est une toxidermie sévère. Elle est due aux médicaments dans plus de 90 % des cas dont : ampicilline/amoxicilline, sulfamides, terbinafine, diltiazem. Le délai de quatre jours entre la vaccination et l’apparition des signes cutanés est compatible chez notre patient avec une PEAG. La présence d’éosinophiles avec un infiltrat dermique périvasculaire et l’absence de vaisseaux dilatés sont aussi en faveur de la PEAG. Des cas de PEAG induites par le vaccin de la grippe, antitétanique et anti-pneumococcique ont été rapportés dans la littérature. Cependant, l’antécédent de psoriasis en plaques chez notre patient, est en faveur d’un PP induit par le vaccin. Des mutations du gène IL36RN ont été rapportées dans la majorité des cas de psoriasis pustuleux et dans 10 % des cas de PP accompagné d’un psoriasis en plaques. Des cas de mutation de l’IL36RN chez des patients atteints de PEAG sans antécédent de psoriasis ont également été rapportés. La PEAG pose des difficultés nosologiques, notamment avec le psoriasis pustuleux. Des études plus larges avec recherche de la mutation de l’IL36RN chez tous les patients diagnostiqués PEAG sont utiles pour mieux caractériser ces deux entités.

SUBMITTER: Abdelli W 

PROVIDER: S-EPMC8603758 | biostudies-literature |

REPOSITORIES: biostudies-literature

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