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Regression spontanee d’un carcinome epidermoide invasif au decours d’une infection a COVID-19


ABSTRACT:

Introduction

L’utilisation de virus oncolytiques combinée à l’immunothérapie (tel que le T-VEC) est en passe de devenir une stratégie majeure en oncologie. Des régressions tumorales après infections virales sont possibles. Nous rapportons un cas de régression complète d’un carcinome épidermoïde invasif dans le contexte d’une infection par la COVID-19 avec signes généraux marqués.

Matériel et méthodes

Il s’agissait d’un patient de 75 ans en excellent état général ayant comme principal antécédent une polyarthrite rhumatoïde bien contrôlé sous méthotrexate depuis janvier 2020. En janvier 2021, apparaissait en 15 jours une lésion nodulaire de 1 cm, infiltrante et ulcérée sur la commissure labiale gauche. L’histologie a conclu à un carcinome épidermoïde infiltrant moyennement différencié non kératinisant avec en immunohistochimie une expression forte de CK5/6+, plus discrète et focale de la p40. Le méthotrexate était arrêté. Dans les 15 jours suivant la biopsie, la croissance tumorale a été très rapide (diamètre 2,5 cm). Le bilan d’extension mettait en évidence de multiples opacités du parenchyme pulmonaire gauche, des nodules hépatiques et une lésion pancréatique. La ponction biopsie hépatique objectivait une métastase d’un adénocarcinome de phénotype bilio-pancréatique (positivité CK19 et CK7+, négativité CK5/6 et p40). Après RCP une radiothérapie de ce carcinome épidermoïde très évolutif et une chimiothérapie par Folfirinox de l’adénocarcinome pancréatique ont été proposées. En raison d’une PCR SARS- Cov-2 positive le 26/03 ces deux traitements ont été différés. Le patient développait alors une infection symptomatique marquée par des signes généraux majeurs (fièvre, asthénie). Dans ce contexte on observait une régression complète du carcinome labial en 15 jours, confirmée histologiquement.

Discussion

La régression spontanée de carcinome épidermoïde à type de kératoacanthome (KA) est un phénomène décrit. La tumeur décrite ici ne répond pas aux critères de KA. L’hypothèse d’une réponse anti virale de type interféron (IFN) avec effet anti tumoral est évoquée. Une action oncolytique directe du SARS-CoV-2 (présent dans la sphère orolabiale) sur les cellules tumorales est possible. Cette observation est exemplaire d’un avenir possible de ces virus dans le domaine de l’oncologie. Une observation d’une rémission d’un lymphome NK/T associé à l’EBV a été récemment rapportée au cours d’une infection COVID-19. Ce virus présente en effet les caractéristiques idéales pour en faire un prochain vecteur oncolytique. Il a un haut niveau de réplication permettant une persistance virale prolongée, une capacité à infecter différents types cellulaires dont les cellules épithéliales et surtout d’induire une forte réponse immunitaire cellulaire.

SUBMITTER: Archimbaud J 

PROVIDER: S-EPMC8603680 | biostudies-literature |

REPOSITORIES: biostudies-literature

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