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Le deconfinement de 2020 s’est-il accompagne d’un effet « boom » des infections sexuellement transmissibles ?


ABSTRACT:

Introduction

Le confinement strict de mars 2020, visant à contenir la pandémie de SARS-CoV-2, a réduit l’accès aux soins et les interactions sociales. Nous avons souhaité en étudier les conséquences sur l’incidence des infections sexuellement transmissibles (IST).

Matériel et méthodes

Étude rétrospective, multicentrique, des tests de dépistage du Chlamydiatrachomatis (CT), du gonocoque (NG), de la syphilis, du VIH et du VHB réalisés dans les CeGIDD du Grand Est, entre le 18/03 et le 31/08/2020 avec analyse en 4 sous-périodes : confinement strict (18/03–10/05)/limitation des déplacements dans un périmètre de 100 km (11/05–01/06)/1re partie des levées de restriction en juin (02/06–30/06)/2e partie en juillet–août (01/07–31/07), comparativement aux mêmes périodes de 2018 et 2019.

Résultats

Durant la période de confinement strict, le nombre de tests effectués était significativement réduit (–95 %) avec une incidence de chaque IST stable, avec des observations similaires pendant la période de déplacement restreint (baisse > 50 % des dépistages totaux). Dès le mois de juin, alors que le nombre de tests effectués devenait comparable à celui des années antérieures, on commençait à noter une hausse significative des infections à CT de +8 % et +20 % comparativement à juin 2019 et 2018, alors que l’incidence des autres IST restait alors constante. En juillet–août, l’incidence globale des IST était de +25 % et de +21 %, avec majoration des infections à CT de +46 % et de +56 % par rapport à 2019 et 2018, respectivement.

Discussion

Nous rapportons ici une augmentation de l’incidence globale des IST durant l’été 2020 dans la région Grand Est, comparativement à l’été 2019 et 2018, marquée surtout par une hausse de l’incidence des cas de CT, suggérant un impact des mesures sanitaires sur le comportement sexuel de la population étudiée. Deux études rétrospectives européennes ont également montré cette tendance à la baisse des tests totaux de dépistages des IST en 2020, avec hausse des cas de CT une fois les restrictions sanitaires levées. Cette recrudescence des cas de CT et son observation précoce dès le déconfinement pourraient suggérer, du fait de l’accessibilité réduite aux CeGIDD pendant le confinement et du caractère principalement asymptomatique des infections à CT, que le comportement des jeunes sexuellement actifs n’ait pas été restreint par le confinement, voire au contraire s’est libéré, comme par opposition à la restriction des libertés.

Conclusion

Le déconfinement s’est accompagné d’une augmentation d’incidence des IST, que l’on pourrait décrire comme un « IST-boom » durant l’été 2020. Il est important que la communauté médicale en soit informée, notamment pour les IST asymptomatiques, Chlamydia trachomatis en premier lieu, ayant possiblement échappé aux dépistages et qui sont actuellement latentes.

SUBMITTER: Singh T 

PROVIDER: S-EPMC8603745 | biostudies-literature |

REPOSITORIES: biostudies-literature

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